Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 20:54

Ghislaine Bizot 

Tout d’abord merci Ghislaine Bizot d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour l’association  Lire c’est libre .

Nous essaierons  dans la mesure du possible de proposer aux fans de notre page Facebook  d’autres « rendez-vous »  de ce genre.

Nous avons été plusieurs membres de Lire c’est libre  à découvrir  ton  roman « Mal dans la peau » (Editions Calepin), ça n’est pas ton premier ouvrage : peux-tu nous présenter ta carrière d’écrivain ?

Carrière d’écrivain ? C’est un grand mot ! Disons qu’actuellement cinq de mes pièces de théâtre ont été publiées (trois aux éditions Mic_Mac et deux chez l’Harmattan), j’ai également publié une histoire pour enfants dans le magazine Charlotte aux Fraises (M. Loup), j’ai participé à un recueil collectif de nouvelles (Stellaire aux éditions Elénya)  et mon roman pour adultes  Mal dans la peau  est sorti chez Calepin en mai dernier. Je garde encore beaucoup de projets plus ou moins aboutis dans mes boîtes …

Comment en es tu venue à écrire ?  Comment es-tu arrivée à être publiée ? Quel succès as-tu rencontré ? Ou pas ! 

En fait j’écris depuis très longtemps, j’ai des petites feuilles avec des idées, des poèmes, des réflexions à développer. Lorsque je travaillais et que mes enfants étaient petits, je ne trouvais pas le temps d’écrire une histoire du début à la fin. Alors je jetais des idées par ci par là. Puis j’ai arrêté de travailler au hasard d’une mutation de mon mari et le temps s’est libéré. J’ai commencé par écrire des pièces de théâtre parce que le théâtre fait aussi partie de mes passions et que je souhaitais transmettre un message aux enfants et ados. Mes pièces ont été bien accueillies. Mon entourage m’a alors conseillé de les proposer à des éditeurs. J’ai donc envoyé mes pièces bien timidement à un éditeur, Mic_Mac, et j’ai eu la chance qu’il retienne mes trois pièces le même jour.  J’ai donc continué à écrire pour le théâtre et parallèlement j’ai repris un roman dont j’avais l’idée depuis longtemps  Mal dans la peau. J’ai envoyé mon roman à plusieurs maisons d’édition, j’ai eu des refus, bien sûr, mais les éditions Calepin m’ont retenue. Pour le recueil collectif de nouvelles c’est un peu différent : j’ai participé à un concours, les dix nouvelles retenues étaient publiées. La mienne en a fait partie.

Le succès ? Je considère déjà avoir du succès en étant publiée ! C’est tellement merveilleux pour moi. Quand j’étais ado, je me disais qu’un jour mon nom serait écrit sur une couverture de livre. De ce point de vue j’ai réussi.  Ensuite le succès auprès du public… Avec le théâtre c’est un peu délicat. Je suis contente de toucher les enfants et parents avec mes textes et ravie de pouvoir en parler avec eux. Avec Mal dans la peau tout reste à construire mais il y a déjà de bons retours et des échanges très touchants avec les lecteurs.

 Mal dans la peau  est, principalement,  un recueil de la correspondance (SMS et lettres écrites) d’une femme, Carole, avec ses proches ; son amie d’enfance, Marie, plus particulièrement.

Après son mariage avec Fabrice, Carole a quitté Lille pour  le petit village de Tournefort  dans le « haut pays niçois ».

 Au fil des échanges,  le lecteur va se retrouver  interpellé par la situation de Carole et va forcément en venir à s’interroger par  rapport à lui-même, se mettre à la place de Carole, de Marie ou bien de ses parents…

On imagine, le récit est  émaillé aussi de passages introspectifs où un narrateur  « décode »  les lettres du personnage principal, que tu t’es plus particulièrement identifiée à Carole. T’es-tu projetée  à  la place des autres protagonistes de ton histoire ?  Est-ce un roman autobiographique comme par exemple le dernier roman de Delphine de Vigan (Rien ne s’oppose à la nuit ) ?

Non, ce roman n’est absolument pas autobiographique. Je n’ai jamais vécu ce genre de traumatisme. Toute l’histoire de Carole est inventée. Je ne me suis pas projetée dans un personnage plus que dans un autre. Quand on écrit un roman épistolaire, on change de peau à chaque lettre et c’est un exercice intéressant. J’étais à la fois Carole, Marie mais aussi la maman…

Comment  as-tu construit ton intrigue ? Personnellement, j’ai distingué trois parties (je trouve que la nature des correspondances change après le voyage de Marie dans le Sud), et j’ai été amusé de voir le développement d’internet et des réseaux téléphonique depuis : as-tu vu une « plus-value » à faire se dérouler l’action en 1999 ?

Le choix de  situer l’action en 99 dans un village qui ne reçoit pas internet n’est pas innocent. À cause du développement des réseaux téléphoniques et d’internet  on s’aperçoit que, de nos jours, plus personne n’écrit. Il aurait été inconcevable de situer cette histoire après 2000 et de laisser s’établir une correspondance entre Marie et Carole.

D’ailleurs, lorsqu’on referme le livre, l’histoire de Carole peut se prolonger si le lecteur le décide. Je m’explique. J’ai eu des retours de lectrices qui, s’étant attachées à Carole, se trouvaient un peu frustrées de ne pas connaître la suite de son histoire. Elles souhaitaient savoir si elle s’en sortait. J’ai donc écrit une lettre de Carole en 2013. Lettre dans laquelle elle raconte sa nouvelle vie et comment elle a vécu « l’après ». Cette lettre est envoyée aux lecteurs qui en font la demande.  C’est intéressant de faire sortir une héroïne de son livre et de la rendre proche des lecteurs.  La fiction rejoint la réalité puisque la lettre arrive dans la boîte aux lettres des lecteurs.

En ajoutant ce dernier élément, je peux donc dire qu’il y a quatre parties dans mon livre.

Il y a dans ton livre, je trouve, énormément de pudeur. As-tu  choisi le style épistolaire pour cela?  

Je n’avais pas envie de décrire les faits crûment ou violemment. Ce qui m’intéressait se situait au niveau des émotions, du ressenti. Je voulais parler des traces faites au cœur, à l’intime plutôt que celles laissées sur la peau. Le style épistolaire me permettait de jouer avec les émotions, de cacher, taire et glisser la souffrance par petites touches.

Avant de préparer cette « interview » tu m’as dit « aimer les livres ».  En as-tu à nous recommander en rapport avec  Mal dans la peau ?  Quels sont les auteurs francophones contemporains que tu aimes ? Quelles sont tes dernières lectures ?

Je n’aime pas cette question parce que j’ai peur d’oublier des auteurs et puis il y en a que je n’ai pas encore découverts et que j’aimerai sûrement… Comme Gilles Paris par exemple J ( j’ai commandé un de ses livres au Père Noël). Bon je me jette à l’eau tout de même : Barbara Constantine, Philippe Claudel, Anna Gavalda, Olivier Adam, Claudie Gallay, Sorj Chalandon, Jean-Louis Fournier, Françoise Xénakis, Muriel Barbery, Marie-Sabine Roger, Eric- Emmanuel Schmitt et aussiAmélie Nothomb

Pour les livres en rapport avec Mal dans la peau, j’ai lu des témoignages dans la presse, sur le net ou écouté des émissions télé sur le sujet. Je n’ai lu que deux livres en rapport avec ce sujet:  Il y avait un monstre en moi  de Frédéric Matwies (Témoignage d’un ex-mari violent) et  Après coups  de Véronique Cocardon qui est un témoignage. J’ai lu ces livres alors que mon roman était déjà écrit et  accepté par l’éditeur.

Actuellement je lis un roman de Marie-Sabine Roger qui est sorti en 2010, Vivement l’avenir. 

Ghislaine Bizot, encore merci de t’être prêtée au jeu de l’interview pour Lire c’est libre . Peux-tu, pour terminer,  nous parler de tes projets à venir ?  

J’espère un deuxième roman… Il est prêt et est parti à la recherche d’éditeur…

Et j’espère aussi rencontrer beaucoup de lecteurs…

 

 

 

Interview réalisée par Ludovic GRIGNION pour l’association Lire c’est libre.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Ludovic Grignion - Chroniqueur littéraire
  • : Ce blog sert à rassembler les différentes chroniques que j'écris pour internet, la presse écrite ou bien encore la radio.
  • Contact

Recherche

Liens